De nombreux jeunes de partout au pays sont confrontés à des troubles de l’alimentation. Si tu penses souffrir d’un trouble de ce genre, Jeunesse, J’écoute est là pour toi. Nous tenons aussi à ce que tu saches qu’il est possible de vaincre ce trouble. Dans les lignes qui suivent, tu pourras en apprendre davantage sur les troubles de l’alimentation, y compris les différents types de troubles alimentaires, leurs impacts sur la santé et autres.
Les gens pensent souvent que les troubles alimentaires sont reliés à la nourriture, ou encore au poids ou à l’apparence d’une personne. En fait, les troubles alimentaires n’ont rien à voir avec la nourriture. Ils sont plutôt liés à la façon dont une personne se sent par rapport à elle-même et les événements qui se produisent dans sa vie.
Ce que tu dois savoir à propos des troubles de l’alimentation :
- C’est un trouble qui se manifeste fréquemment chez les jeunes.
- Les personnes souffrant de troubles de l’alimentation sont de tous genres (c.-à-d., toutes formes corporelles et toutes grosseurs).
- Il n’y a pas de discrimination de genre, d’âge, de classe sociale, de capacités physiques, de race ou d’origine ethnique.
- L’incompréhension et les tabous qui entourent ces troubles peuvent compliquer les choses pour aller chercher de l’aide.
- Les personnes aux prises avec un trouble alimentaire méritent d’être traitées avec gentillesse et de pouvoir compter sur le soutien des autres.
- Tu n’as rien à te reprocher si tu as un trouble de l’alimentation.
- Il est possible d’obtenir de l’aide.
Quels types de troubles alimentaires sont les plus fréquents?
Il existe une foule de différents troubles de l’alimentation. Nous voulons aussi que tu saches que seuls les psychologues, les psychiatres et les médecins peuvent établir un diagnostic en ce sens. Cependant, en apprendre plus sur ces troubles peut t’aider à mieux comprendre ce qui t’arrive. Voici certaines caractéristiques des troubles alimentaires les plus fréquents :
Anorexie mentale (ou tout simplement anorexie)
Les personnes qui souffrent d’anorexie perdent souvent beaucoup de poids en contrôlant de façon très stricte la quantité de nourriture qu’elles mangent. Elles ont parfois des règles très spécifiques concernant la nourriture et l’exercice et peuvent avoir une image corporelle déformée. Elles se voient comme étant plus grosses, même si les professionnels de la santé les trouvent sous le poids considéré comme normal selon leur âge et leur taille. Peu importe combien de poids ces jeunes perdent, ou à quel point ils sont maigres, ils pensent souvent encore avoir du chemin à faire. Ils ont aussi une peur épouvantable de prendre du poids.
Boulimie mentale (ou tout simplement boulimie)
Les personnes qui souffrent de boulimie vont souvent ingérer de vastes quantités de nourriture pour ensuite se purger (ou éliminer les aliments ingérés). Elles peuvent se purger en se faisant vomir, en prenant des laxatifs, en faisant de l’exercice de façon excessive ou en limitant ce qu’elles mangent. Les jeunes qui souffrent de boulimie se sentent souvent hors de contrôle lorsqu’ils mangent et ressentent ensuite de la honte et de la culpabilité.
Hyperphagie boulimique
Les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique mangent d’énormes quantités de nourriture dans une très courte période. Contrairement aux personnes qui souffrent de boulimie, elles ne l’éliminent pas. Les personnes qui souffrent d’hyperphagie boulimique se sentent hors de contrôle lorsqu’elles mangent, ce qui entraîne ensuite un sentiment de honte et de culpabilité.
Trouble d’alimentation sélective et/ou d’évitement (TCARÉ)
Les personnes qui souffrent d’un trouble d’alimentation sélective et/ou d’évitement (TCARÉ) ont tendance à limiter la quantité et/ou le type d’aliments qu’elles mangent. Le TCARÉ est différent de l’anorexie, car une personne atteinte de ce trouble n’est généralement pas angoissée par la forme ou la taille de son corps ou son poids. Les personnes qui souffrent du TCARÉ peuvent éviter les aliments qui ont une certaine texture ou couleur. Elles peuvent également avoir vécu un traumatisme en lien avec la nourriture (p. ex., avoir été malade après avoir mangé), ce qui peut entraîner la peur de manger.
Trouble du comportement alimentaire non spécifié (TCA)
Les personnes qui vivent avec un trouble du comportement alimentaire non spécifié (TCA) peuvent avoir des troubles de l’alimentation qui ne correspondent à aucun des troubles alimentaires ci-dessus ou qui sont différents. Cela ne signifie pas que les TCA ne sont pas graves; ils peuvent tout de même entraîner des conséquences négatives sur la santé.
Tu peux en apprendre plus sur ces troubles en explorant les types de troubles alimentaires sur le site web d’Anorexie et boulimie Québec.
Quels sont les effets des troubles de l’alimentation sur la santé?
Les troubles de l’alimentation peuvent avoir des répercussions à court et à long terme sur la santé. Par exemple, le fait de restreindre son alimentation, de manger des quantités excessives, de se purger et/ou de faire de l’exercice de façon excessive peut causer :
- des étourdissements ou pertes de connaissance;
- de la fatigue ou de la faiblesse;
- une baisse de la température corporelle (toujours avoir froid);
- des problèmes de digestion ou des maux de ventre;
- des battements cardiaques irréguliers;
- des douleurs ou autres problèmes dentaires;
- une diminution des globules rouges et/ou une carence de nutriments importants;
- les cheveux minces;
- l’apparition de petits cheveux fins sur le visage ou le dos.
En plus des effets physiques, les troubles alimentaires peuvent avoir des conséquences négatives sur la façon dont tu te sens. Ces troubles peuvent aussi avoir un impact sur les relations (amis et famille). Par exemple, un trouble de l’alimentation peut faire que tu veux passer plus de temps seul et t’isoler de ta famille et tes amis (surtout lors des repas).
Pourquoi les gens développent-ils des troubles alimentaires?
Les recherches actuelles indiquent que les troubles de l’alimentation n’ont pas une seule cause. Le développement de ces troubles peut être influencé par divers facteurs :
- biologie/génétique;
- psychologie (les émotions);
- normes et croyances culturelles;
- et plus encore.
Il y a plusieurs facteurs qui peuvent faire que les jeunes sont plus à risque de développer un trouble alimentaire, notamment :
Les régimes
Au tout début, un trouble de l’alimentation peut ressembler à un régime. Ce qui peut sembler être un petit objectif de perte de poids peut se transformer en régime excessif et une obsession à perdre de plus en plus de poids. La façon dont nous parlons de la perte de poids et dont elle est vue dans les médias et les publicités peut faire que les jeunes priorisent le poids, l’apparence et la taille plutôt que la santé et le bien-être.
Estime de soi
Les jeunes qui ont une mauvaise estime de soi peuvent ne pas s’aimer et penser qu’ils ne sont pas assez bien ou inférieurs. Perdre du poids peut sembler une façon de se sentir mieux.
Image corporelle
L’image corporelle est la façon dont tu vois ton corps. Lorsque les gens ont une mauvaise image corporelle, ils peuvent trop se concentrer sur le fait de changer leur corps en contrôlant leur alimentation, leur poids et leur niveau d’activité physique. Une image corporelle négative peut aussi faire qu’une personne croit plus facilement les messages qu’elle voit dans la culture populaire (p. ex., les médias sociaux, la télévision et les vidéoclips) à propos de ce qu’elle devrait avoir l’air.
Expérience difficile
Une expérience soudaine ou difficile, comme la perte d’un ami proche, avoir un membre de la famille atteint d’une maladie grave, aller dans une nouvelle école ou être victime d’abus/d’agression peut rendre une personne plus à risque de développer un trouble alimentaire.
Autres problèmes
Certaines personnes peuvent développer un trouble alimentaire en réaction aux défis de leur vie quotidienne. Des choses comme des problèmes familiaux, les changements du corps pendant la puberté, la pression sociale et le stress lié à l’école peuvent toutes contribuer au développement d’un trouble de l’alimentation.
Si tu penses souffrir d’un trouble de l’alimentation, tu n’as pas à t’en sortir seul. Tu peux en parler à un adulte de confiance comme un médecin, un professeur ou un intervenant clinique ou un Répondant aux crises de Jeunesse, J’écoute.
Jeunesse, J’écoute tient à remercier le National Eating Disorder Information Centre (NEDIC) pour avoir contribué à la rédaction de cet article. Tu peux en apprendre plus sur le NEDIC et consulter ses ressources ici (en anglais seulement).